9 avril 2009
Quand on parle de sans-fil, on imagine immédiatement le téléphone. Mais si vous parlez de technologie sans fil à la professeure Soumaya Cherkaoui, vous risquez d'avoir l'impression d'ouvrir la porte de la science-fiction. Désormais, les réseaux sans fil font partie intégrante de la plupart des domaines du génie. Que ce soit pour surveiller à distance la solidité d'un pont ou pour aider les automobilistes à éviter les bouchons de circulation, les idées ne manquent pas pour mettre à profit des techniques d'avant-garde. Cela va donc bien au-delà de la téléphonie et d'Internet.
«Je peux vous parler longtemps des avantages des technologies sans fil, mais j'aurais du mal à trouver des inconvénients, dit la chercheuse. Pourquoi s'encombrer de spaghettis de fils, si on peut s'en passer?»
Elle donne l'exemple d'une famille qui souhaite rendre la musique disponible dans toute la maisonnée. Avec un système sans fil, c'est désormais possible de diffuser sa musique préférée dans toutes les pièces, sans avoir à prévoir une installation complexe de fils dans les cloisons comme autrefois. Cet exemple aujourd'hui presque banal s'applique à bien des techniques et annonce la désuétude prochaine des réseaux filaires.
«Avec les moyens dont nous disposons et qui se développent, les réseaux sans fil permettent des échanges de fichiers de plus en plus volumineux, explique Soumaya Cherkaoui. Il est possible de transmettre des communications vidéo, par exemple. La technologie supporte également une multitude d'applications sans fil, de façon sécuritaire et mieux gérée. Plusieurs de ces projets étaient impensables avec la technologie filaire classique, qui rendait leur réalisation non rentable économiquement.»
Ainsi, en plus de l'avènement de nouveaux réseaux cellulaires qui ouvre de nouvelles portes, la possibilité de faire interagir différents types de réseaux favorise encore davantage l'émergence de nouvelles techniques.
Soumaya Cherkaoui |
Dans l'avenir, les communications sans fil vont simplifier la vie des ingénieurs. «On peut penser au génie civil où la technologie sans fil permet de s'adapter dynamiquement à la réalité ambiante, dit la professeure Cherkaoui. Avec des senseurs, il est possible de mesurer les vibrations d'un pont et de vérifier la fatigue des matériaux. Ces équipements légers indiquent leur localisation; il peut être possible de les gérer et connaître leur état de fonctionnement à distance ou de les réalimenter en énergie au besoin. De plus, de tels équipements pourraient être installés par des gens qui n'ont pas nécessairement des connaissances techniques approfondies.»
Parmi les créneaux de recherche de Soumaya Cherkaoui, on retrouve aussi des systèmes intégrés de communication au service des automobilistes. «Il peut s'agir de systèmes qui assistent la conduite, comme un freinage plus rapide que la réaction humaine si la voiture qui précède a un accident ou arrête brusquement, dit-elle. Il pourrait s'agir aussi d'une assistance à l'accélération. Contrairement aux régulateurs de vitesse actuels qui assurent une vitesse constante, un système intelligent serait en communication avec les véhicules environnants, et la vitesse s'ajusterait en fonction de la voiture qui nous précède.»
D'autres systèmes intelligents pourraient aussi permettre de diriger les automobilistes vers des routes alternatives en cas de congestion. Autre exemple, des panneaux de signalisation intelligents pourraient envoyer un signal aux voitures qui s'engagent dans une zone à vitesse réduite. «Et en cas de chute de neige ou de chaussée glacée, la vitesse pourrait être davantage réduite pour favoriser la sécurité des gens», dit la chercheuse.
Depuis quelque temps, les téléphones dits intelligents et la prolifération d'appareils Wi-Fi permettent de naviguer sur Internet un peu partout. La prochaine étape de ce développement est le déploiement de réseaux dits WiMax (Worldwide Interoperability for Microwave Access).
Ce standard, en cours d'élaboration, utilise des technologies hertziennes qui, à partir d'une antenne centrale, permet de desservir des rayons de couverture de quelques dizaines de kilomètres. «Cette technologie couvre donc une zone géographique plus étendue et pourrait permettre d'offrir des réseaux sans fil dans des régions éloignées où les réseaux actuels sont non rentables», explique la chercheuse. L'implantation de réseaux sans fil à grand déploiement dans des milieux urbains et les moyens de les rendre fonctionnels selon les obstacles et les contraintes ambiantes est également un sujet qui passionne la professeure Cherkaoui.
Convaincue des bienfaits des communications sans fil, Soumaya Cherkaoui se montre nuancée lorsqu'elle est questionnée sur les dangers et les inquiétudes que suscite Internet quant à son côté ingérable. «Oui, les usagers d'Internet doivent être prudents quand ils révèlent des informations personnelles sur Facebook, par exemple, et certains contenus devraient être mieux contrôlés. Mais il y a une contrepartie à l'ingérabilité d'Internet. Pour les résidants de plusieurs pays totalitaires, Internet offre une façon d'explorer le monde de manière plus ouverte. À cet égard, l'ingérabilité est une chose positive.»
Cet article est tiré de la baladodiffusion préparée par Marty-Kanatakhatsus Meunier. À écouter en ligne.
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